Fabriquer un masque chirurgical en papier

Comment faire un masque de protection en papier

Nouveau communiqué de l’Académie de Médecine paru le 22 avril 2020, qui recommande fortement le port du masque sans attendre le 11 mai.

Les masques chirurgicaux du commerce sont composés d’une bande de tissu attachée autour des oreilles avec des lanières. Ce type de masque est moins efficace que les « becs de canard » et les demi-masques en forme de coque. Ils sont prévus pour éviter de contaminer son entourage, pas pour se protéger des virus en suspension dans l’air. Article Wikipedia (en anglais). Les masques professionnels de type 2R sont renforcés contre les projections extérieures.

Les masques les plus courants ont 3 plis (3 épaisseurs) de polypropylène (non tissé) de 22g/m2. Ils sont sans latex, car le latex peut provoquer des réactions allergiques.

On peut utiliser plusieurs épaisseurs de papier (essuie-tout, serviettes de table) pour fabriquer un masque chirurgical soi-même. Si sa réalisation est soignée, il sera aussi efficace que les masques chirurgicaux commerciaux. Mais pour vous protéger, regardez la réalisation de masques demi-coques (si possible en tissu avec un filtre) sur cette page.

(Page mise à jour le 29 mars 2020)


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Masques fabriqués avec plusieurs épaisseurs d’essuie-tout (Sopalin)

Ces masques ont été sélectionnés parce qu’ils ont été fabriqués de façon astucieuse, avec soin, et parce qu’ils ont été conçus pour être efficaces et pratiques. Il ne suffit pas de plier un bout de Sopalin et d’y agrafer 2 élastiques pour fabriquer un bon masque. Certes, le résultat va ressembler à un masque (pour Carnaval ?), mais il ne sera pas solide (les agrafes vont se détacher, les élastiques ne seront pas assez tendus, il aura trop de fuites sur les bords, il n’englobera pas le menton, il créera de la buée sur les lunettes). De plus, ce mauvais masque sera humide (donc inefficace) en quelques minutes à cause de l’unique épaisseur. Une vidéo de 16 secondes a fait le buzz au début de l’épidémie, mais il fallait la considérer comme une blague, pas comme un exemple à suivre. D’autres tutos montrent un traçage besogneux de lignes parallèles (3 cm, 1 cm, etc.) dont la distance est copiée sur celle des masques du commerce : c’est inutile, un simple pliage régulier en 8 plis en accordéon est aussi efficace.

Découvrez ci-dessous quelques modèles de masque chirurgicaux improvisés mais solides.


Fixation de masque en papier avec des clips en plastique

Clips fabriqués avec une imprimante 3D

Clips imprimé en 3D pour faire un masque de protectionDes Makers ont fabriqué des pinces en plastique plus simples avec leur imprimante 3D. Ces clips ont été imaginés pour pincer de chaque côté un papier essuie-tout plié en accordéon, et pour fixer un élastique qui passera sur les oreilles.

Voici des liens vers 2 modèles :

– Masque en papier essuie-tout

– Clip simple pour masque facial

Il serait sans doute possible d’adapter des clips du commerce utilisés pour refermer les sachets en plastique. Il suffit de percer deux trous pour passer des élastiques ou un cordon. A vous de jouer pour vous protéger sans devenir un expert en origami.


Masque n°1 (essuie-tout + scotch double face)

La fabrication de ce masque par une Youtubeuse japonaise est très rationnelle. Le masque est constitué de 2 épaisseurs de papier essuie-tout assemblées ingénieusement avec du scotch double face. On pourra éventuellement insérer une 3e épaisseur de papier (essuie-tout, coton ou mouchoir).

<— (Cliquez sur l’image pour voir la vidéo de 5:40 sur YouTube)

On utilisera un rouleau de papier essuie-tout standard de 23 cm de haut pour y découper une feuille d’une longueur de 32 cm. La feuille est pliée en 2 pour obtenir 23 cm sur 16 cm. Les faces sont collées sur 3 bords par du scotch double face de 2 cm de large environ. On colle encore du scotch double face sur une longueur pour obtenir un ourlet qui renforcera la structure. Ensuite, en pinçant les bords, on créé un « accordéon » qui sera fixé avec le scotch double face. La face adhésive restante sera repliée pour insérer 2 boucles de fixation en élastique rond. Observez bien la vidéo de 5 minutes, vous verrez que tout a été très bien agencé. Les Japonais ont l’habitude de porter des masques depuis longtemps, et ils connaissent l’art de l’origami 😉

A la fin, on voit bien que le masque passe sous le menton quand on tire sur les plis, donc il couvre correctement la bouche et le nez. Mais attention, ce masque est destiné aux personnes qui veulent éviter de contaminer leur entourage. Pour vous protéger, consultez l’article sur les masques demi-coque (en tissu, avec filtre amovible si possible).

Masque n°2 (très facile à fabriquer)

Ce tutoriel de 30 secondes est diffusé par la chaîne de télévision japonaise NHK. La fabrication est très simple, et en cas d’urgence, ce masque improvisé permet d’éviter à une personne malade de contaminer son entourage. Mais il ne protège pas du virus !

<— (Cliquez sur l’image pour voir la vidéo sur YouTube)

Le tuto n’indique pas les dimensions exactes, mais on constate que la feuille découpée est carrée. Elle mesure donc environ 23 cm par 23 cm. Il faudra la plier en 8 (en 2, puis encore en 2, etc.) comme il est montré dans la vidéo. Une fois que les plis sont marqués, on crée un accordéon. Les attaches sont constituées de 2 x 2 élastiques de bureau insérés de chaque côté dans un rebord agrafé. Vous remarquerez que les agrafes maintiennent le pli en papier, et ne pincent pas les élastiques comme on le voit parfois sur de mauvaises réalisations. Ce masque jetable improvisé englobe bien le menton et le nez, mais il n’est pas étanche sur les bords. Pour vous protéger plus efficacement, consulter la page « masques demi-coque« .

   

Masque n°3 (pliage astucieux)

Une Youtubeuse thaïlandaise montre sur sa chaîne Mommy Peace Crafts la fabrication d’un masque en papier improvisé constitué de 2 feuilles de papier essuie-tout.

<— (Cliquez sur l’image pour voir la vidéo sur YouTube)

Elle précise bien qu’il s’agit d’une option d’urgence, au cas où vous ne pouvez vraiment pas trouver un masque de protection à cause des ruptures de stock en pharmacie ou des prix trop élevés. Comme on dit, « c’est mieux que rien » pour protéger son entourage lorsque l’on est contaminé. Les 2 feuilles (qui font au total 23 cm sur 46 cm) sont scotchées au centre (pour éviter une déchirure au niveau de la prédécoupe), puis repliées astucieusement selon les explications de la vidéo, pour former une couche isolante de 4 épaisseurs au moins ! Si l’on plie comme c’est indiqué, le masque sera solide et il pourra être déplié sous le menton pour un bon maintien.

Masque n°4 (conseils pour améliorer un masque chirurgical)

Cette vidéo publiée sur la chaîne Genius Asian peut sembler farfelue au début, car on voit un individu qui n’a pas l’air sérieux en train d’improviser un masque avec deux feuilles de papier essuie-tout et quelques élastiques. Le résultat n’est pas convaincant car ce masque est plein de défauts. Mais dans la suite de la vidéo, des explications sur la constitution du masque standard et de bons conseils sont donnés pour améliorer ce masque et les masques achetés dans le commerce.

<– (Cliquez sur l’image pour voir la vidéo sur YouTube)

Le point faible des masques chirurgicaux est leur manque d’étanchéité en haut et sur les bords. Pour y remédier, la vidéo nous conseille de bien plier la bande métallique autour du nez, mais aussi de renforcer l’étanchéité. C’est possible en ajoutant un élastique sur les élastiques existants pour ajuster la tension sur le masque. On peut aussi fabriquer un cerclage en fil de fer qui plaquera bien le masque contre le visage. Deux épaisseurs de papier essuie-tout ajoutées devant la forme en fil de fer cachera le bricolage et améliorera la filtration. Autre idée pour améliorer la protection contre les gouttelettes en suspension dans l’air : le port de lunettes, car les yeux sont aussi exposés aux projections. De plus, les lunettes maintiennent le haut du masque bien pressé sur le visage. Dans les commentaires, un internaute conseille de porter des lunettes de piscine ou un masque de plongée (qui sont étanches, durables et peu coûteux). Ce tutoriel est très pragmatique. On apprend à comparer la porosité de différentes matières (masque du commerce, papier mouchoir, tissu en coton…) en les plaçant devant une lampe allumée, et en faisant passer de l’eau pour les utiliser comme un filtre. Ces tests ne sont pas rigoureux, mais ils permettent d’évaluer la qualité des différents constituants que vous pourriez utiliser pour fabriquer vous-même un masque, car (je cite), le plus gros danger est d’avoir un faux sentiment de sécurité en portant un produit qui est de mauvaise qualité. Autre info utile lue dans les commentaires : Il ne faut pas utiliser de filtres à café (même si leur forme semble les destiner à être portés comme un bec de canard), car les filtres à café sont trop poreux (pores de 10 à 15 microns). Autre conseil : lorsque l’on porte un masque de qualité, on perd toute efficacité si l’on est sans arrêt en train de le manipuler avec les mains.

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Masque suggéré par l’Université de Hong Kong

Ce modèle de masque a été réalisé par des étudiants de l’Université de Hong Kong. Un article du South China Morning Post (en anglais) explique le contexte et propose des photos des étapes de réalisation.

<— (Cliquez sur l’image pour voir la vidéo sur YouTube)

Le masque de protection est constitué de 2 épaisseurs de papier « essuie-tout » et d’une épaisseur de mouchoir jetable placée du côté du visage. Des élastiques permettent sa fixation sur les oreilles. Un fil métallique (plastifié) fixé par le ruban adhésif près du bord supérieur rigidifie le masque pour l’adapter à la forme du nez et améliorer l’étanchéité. Une feuille de plastique transparent (pochette porte-documents) fixée à une paire de lunettes protège le visage des projections (éternuements, postillons). Pour réaliser ce masque, on utilise du matériel courant : du ruban adhésif de 5 cm de large, une paire de ciseaux, une agrafeuse et une perforeuse.

REMARQUE : Après avoir testé la réalisation de ce masque en respectant les directives données dans la vidéo, j’ai constaté que :

  • Les feuilles de papier essuie-tout découpées dans un rouleau standard mesurent 22 cm par 23 cm. Si on les plie en 2, on obtiendra environ 11 cm de hauteur. C’est trop peu (pour un visage d’homme adulte) car dans un masque chirurgical, on remarquera que c’est la partie située sous le menton qui retient la partie haute et l’empêche de remonter devant les yeux. Le masque a tendance à remonter avec la tension de l’élastique du haut. Donc, il faudrait réaliser un masque avec des feuilles non coupées, de façon à partir de 22 cm par 23 cm, puis on réalisera des plis (3, comme sur les vrais masques). Ainsi, la partie basse du masque passera sous le menton. On pourrait peut-être trouver des feuilles de papier essuie-tout plus grandes au rayon bricolage ? Mais elles ne seront pas « contact alimentaire » (donc pleines de microbes ?). 
  • L’emplacement des élastiques est important. Dans les vrais masques, l’élastique du haut est au niveau du bord supérieur. Dans le masque de la vidéo, les trous de fixation sont à 1 ou 2 cm du bord. Une personne peu adroite pourrait percer les trous encore plus bas. Il faut placer l’élastique du haut le plus près possible du bord supérieur.
  • On peut créer un petit « creux » au niveau du menton, pour une meilleure étanchéité.
  • On ne doit pas utiliser de colle en tube qui dégagerait des gaz irritants pour les yeux.
  • Attention au fil de fer situé près des yeux. Il faut placer ce fil le plus près possible du bord, et replier les extrémités. Mais on peut aussi utiliser une barre plate en aluminium très fine et sans arêtes vives. Dans des masques du commerce, la barrette de 105 mm est gainée de polypropylène. On pourrait découper des canettes en alu, mais leur faible épaisseur (73 microns) risque de rendre barrettes coupantes. J’ai découpé des barrettes dans des boîtes de conserve en alu de conserves Cassegrain (ça existait en 200 g, mais le fabricant est passé au modèle en fer). Certaines boîtes de spécialités à tartiner peuvent convenir, mais elles son de petite taille.
Voici les boîtes de conserves et les barquettes en aluminium qui peuvent être utilisées pour découper des lamelles de 12 cm de long. Il faut travailler soigneusement avec une paire de ciseaux de qualité pour éviter de créer des échardes. Il faudra ébavurer avec du papier de verre ou une lime fine. On peut coller du ruban adhésif transparent autour de la barrette pour protéger le visage des angles vifs subsistant.

   

Masques fabriqués avec des serviettes de table

Les rouleaux de papier essuie-tout sont peut-être en rupture de stock, mais il vous reste des serviettes en papier en réserve au fond du placard. Vous avez de la chance, voici des modèles de masques improvisés pour fabriquer un masque de protection (de type chirurgical, donc pour protéger votre entourage). Lorsque même les professionnels de la santé n’ont pas de masque commerciaux, il faut savoir se débrouiller avec les moyens du bord.

Les dimensions les plus courantes des serviettes sont 25 x 25 cm, 33 x 33 cm ou 40 x 40 cm. Les moins chères sont souvent très fines (2 plis) et donc se déchireront si vous essayez de fabriquer un masque. Les serviettes imprimées ont parfois une odeur (surtout l’encre dorée), et les serviettes « de fêtes » (rouges par exemple) se décolorent dès qu’elles sont humides. Il est donc conseillé d’utiliser des serviettes de qualité : blanches, épaisses (3 plis), de 40 cm de côté (20 cm liées en 4) pour réaliser votre masque.


Masque du Pr Garin, médecin du travail

Le professeur Daniel Garin est un ancien médecin du Service de Santé des Armées, expert en risques biologiques et infection, actuellement médecin du travail.

<– (Cliquez sur l’image pour voir le tutoriel de 6 minutes sur YouTube)

Dans la première partie de cette vidéo, il décrit les différents types de masques de protection jetables en expliquant leur utilisation : les masques de protection individuelle FFP2 et les masques chirurgicaux. A 2:00, il montre comment fabriquer un masque de fortune (fait maison) en utilisant une simple serviette de table en papier et quelques élastiques. Il utilise une grande serviette de 40 cm par 40 cm (pour un masque adapté à un adulte). Après s’être soigneusement lavé les mains (en passant du gel hydroalcoolique), il plie la serviette en papier en accordéon. Ensuite, il agrafe un élastique dans un repli à chaque extrémité. On peut utiliser du Sopalin (hauteur des rouleaux : 23 cm) pour réaliser un masque pour enfant. Quand on porte le masque, il faut bien englober le bas du menton pour qu’il soit le plus étanche possible, et le changer quand il devient humide. Vous pouvez récupérer les élastiques avant de jeter un masque périmé. La vidéo se termine par quelques conseils de bon sens pour rester en bonne santé pendant la pandémie (éviter les contacts, appeler le 15 pour recevoir les consignes…).


Masque fait maison avec des serviettes pliées

Ce masque est constitué de 4 serviettes de table en papier. Les serviettes de 20 cm par 20 cm sont d’abord dépliées.

<– (Cliquez sur l’image pour voir la vidéo de 3 minutes sur YouTube)

Une fois dépliés, elles font 40 cm par 40 cm. Elles sont alors superposées et pliées en accordéon. Les bords sont agrafés. Deux morceaux d’élastiques de couturière sont découpés (30 cm environ) et cousus soigneusement pour fabriquer deux boucles qui serviront à la fixation sur les oreilles. Ces élastiques sont fixés dans un repli du papier maintenu par quelques agrafes. Le fait de coudre deux élastiques plats est moins rapide et plus difficile que d’agrafer des élastiques de bureau, mais le résultat sera plus solide. De plus, même si le masque est jetable (papier humide et pollué), il sera toujours possible de récupérer les élastiques pour les inclure dans d’autres masques. Donc, ça vaut la peine de prendre soin de bien coudre les boucles en élastiques. Même si a priori ce masque semble moins astucieux que les autres modèles, il a le mérite de montrer que l’on peut utiliser des serviettes de table jetables et l’on devine qu’il est possible réutiliser les boucles élastiques. Mais ce tuto manque de rigueur car les longueurs des élastiques et les dimensions des serviettes ne sont pas indiquées clairement. On ne voit pas explicitement le masque ajusté sur le visage.