Lavage des masques jetables
Au début de la pandémie, toutes sortes d’infos contradictoires ont circulé. Certaines personnes récitaient sans réfléchir les procédures d’utilisation des masques stériles utilisés une seule fois en bloc opératoire, pendant que des personnes incultes payées très cher (une porte-parole du gouvernement est payée 9500 €/mois) disaient que les masques étaient inutiles. Il n’était pas question de porter des masques, et encore moins de laver les masques jetables !
Mais tout ça, c’était « avant », début 2020.
Le prix des premiers masques jetables disponibles était élevé (car il n’y avait pas de stocks), et des utilisateurs modestes ont jeté à la poubelle inutilement leurs masques dans un sac plastique en le tenant du bout des doigts. Mais pendant que les ministres et autres politicien(ne)s incompétents serinaient des mensonges dans le sens du vent, des gens compétents, eux, réfléchissaient au recyclage des masques chirurgicaux.
Création d’un consortium interdisciplinaire en mars 2020
Voici une liste d’articles sur la création du consortium interdisciplinaire (CNRS, CEA, Inserm, Anses, universités et CHU) et sur les différentes pistes envisagées pour le recyclage des masques jetables :
- Article du Journal du CNRS (mars 2020) : Masques de protection, la piste prometteuse du recyclage
- Article du magazine Technique de l’Ingénieur (avril 2020) : Covid-19, ces initiatives françaises pour des masques réutilisables
Test de Que-Choisir sur le lavage des masques chirurgicaux
Mais en novembre 2020, le magazine Que-Choisir a publié le résultat d’un test de lavage à 60°C et d’efficacité après lavage de 3 modèles de masques chirurgicaux. Ces masques jetables ont été achetés à Auchan; chez Leclerc et en parapharmacie. Conclusion : On peut laver les masques « jetables » pour les réutiliser, et ils ne perdent pas leur efficacité de filtration.
- Article Que-Choisir (novembre 2020) : Masques chirurgicaux Vous pouvez les laver et les réutiliser !
- Vidéo sur l’expérimentation réalisée par Que-Choisir, montrant des interviews choisies de gens craintifs (en 2020)
Bien sûr, le HCSP a mis en garde, mais qui les a écouté ? Ont-ils essayé eux-même dans leur lave-linge ? Ou récitaient-ils ce qu’ils avaient appris dans les livres ? N’avaient-ils pas envisagé que les masques n’étaient pas utilisés dans une salle de chirurgie ? Pensaient-ils que des inconscients allaient récupérer des masques dans les poubelles pour les revendre ? Mystère ! En tous cas, leur parole n’est pas crédible car de nouveaux tests ont été réalisés et publiés dans la revue Chemosphere en octobre 2021.
- Mise en garde du HCSP : Covid-19 : les autorités sanitaires mettent en garde contre le lavage des masques chirurgicaux en machine
- Liste des membres du HCSP
Etude française publiée dans Chemosphere en octobre 2021
Le journal Le Monde a signalé en octobre 2021 la sortie d’une étude réalisée sur un an et demi par des chercheurs français (consortium) sur le recyclage des masques chirurgicaux. Il a été prouvé qu’après 10 lavages, les masques conservaient leur pouvoir filtrant. La seule limite est le peluchage de la couche extérieure. Mais on peut éviter cette dégradation en enfermant les masques à laver dans une housse d’oreiller par exemple.
Avantage du lavage des masques : cela permettrait de rejeter 10 fois moins de plastique dans l’environnement !
- Article du Monde (octobre 2021) : Pourquoi les masques chirurgicaux ne devraient plus être jetés
- Etude parue dans Chemosphere (acceptée en septembre 2021) : Reuse of medical face masks in domestic and community settings without sacrificing safety: Ecological and economical lessons from the Covid-19 pandemic
Composition d’un masque chirurgical
Les masques chirurgicaux sont composés de 3 plis (3 épaisseurs) de polypropylène non tissé d’une densité de 22g/m2. Ils sont sans latex pour éviter des réactions allergiques. Certains masques à 4 couches incluent une deuxième épaisseur de textile non tissé ou une épaisseur de charbons actifs pour absorber des gaz nocifs.
Un article intitulé How surgical masks are made montre la composition d’un masque chirurgical classique et donne les procédures de tests auxquels les masques sont soumis avant d’être agréés.
Le fabricant chinois MM Tech montre en détails les 3 couches qui composent un masque chirurgical de 175 mm de largeur environ :
- Une couche de textile non tissé (bleu= face externe du masque), d’une densité de 18 à 25 g/m2.
- 1 ou 2 couche(s) de matériau filtrant de densité 25 g/m2, de qualité de filtration FFP1, FFP2, FFP3, N95 ou N99.
- Une couche de textile blanc non tissé d’une densité de 18 à 25 g/m2
Une bande déformable assure l’étanchéité en s’ajustant sur la forme du nez. Cette bande est en plastique ou en aluminium (3 mm de large, épaisseur 0,4 à 0,6 mm).
L’élastique de fixation est soit un modèle rond (2,5 à 2,8 mm de diamètre), soit un modèle plat (3,5 à 4 mm de large).
- FAQ sur le site web de l’INRS : Masques de protection respiratoire et risques biologiques : foire aux questions
- Comment laver un masque en tissu
- Nettoyer un masque de protection pour le recycler (pistes suivies et rumeurs en mai 2020)