Efficacité des masques respiratoires

Publications médicales sur l’efficacité des masques

30 mars : Nouvel article sur les visières de protection faciale

Efficacité des masques fabriqués soi-même

Les masques en tissu fabriqués soi-même sont-ils aussi efficaces que les vrais masques chirurgicaux (à la norme N95 ou FFP2) en cas de pandémie de grippe ?

Une étude a été publiée en mai 2013 sur l’efficacité de masques cousus avec 2 épaisseurs de coton de t-shirt. Ce test a été mené sur une vingtaine de volontaires dans différentes conditions (respiration normale, efforts, mouvements de la tête, obligation de parler à haute voix, mouvements du corps, test de différents aérosols).

Testing the efficacy of homemade masks : would they protect in an influenza pandemic ?

La conclusion de cette étude est très prudente : « Our findings suggest that a homemade mask should only be considered as a last resort to prevent droplet transmission from infected individuals, but it would be better than no protection.« .

On y trouve un tableau comparatif sur l’efficacité de filtration de plusieurs matériaux. Pour le test, des aérosols contenant la bactérie Bacillus atrophaeus (environ 1 µm de diamètre) et le virus Bacteriophage MS2 (23 nm de diamètre) ont été utilisés.

Le tableau est intitulé : Filtration Efficiency and Pressure Drop Across Materials Tested with Aerosols of Bacillus atrophaeus and Bacteriophage MS2 (30 l/min)

(silk = soie, linen = lin, vacuum cleaner bag = sac d’aspirateur, antimicrobial pillowcase = taie d’oreiller « antibactérienne », tea towel = torchon, scarf = écharpe)

Les mesures ont été faites avec 2 couches de tissu (ou de papier). On constate que le « simple torchon » est efficace, mais moins que le sac d’aspirateur qui, lui, est presque aussi bon que le masque chirurgical.

Il est évident qu’en choisissant du tissu de qualité (en utilisant plusieurs épaisseurs de coton, en ajustant le masque précisément à la morphologie du visage, en respirant calmement, et éventuellement en plaçant des produits bactéricides dans le masque), on obtiendra une meilleure efficacité qu’en s’enroulant au dernier moment un t-shirt autour du visage. Il n’y a pas de miracle, toute l’efficacité d’un masque réside dans une réalisation soigneuse et dans la mise au point d’un modèle bien étudié. sans compter d’autres précautions comme le lavage des mains (ou l’utilisation d’un gel antiseptique) et le renouvellement régulier du masque au bout de quelques heures.

How effective are face masks in operation theatre ? A time frame analysis and recommendations

Cette étude a été menée en 2003 pour vérifier l’efficacité des masques faciaux  (visières de protection) pour limiter la dispersion bactérienne lorsqu’ils sont portés en continu sur un théâtre d’opération (en sachant que souvent les infections au retour des opérations sur le terrain concernent les yeux). Une comparaison a été effectuée pour découvrir la différence entre du tissu (coton) et les masques jetables à deux plis…

Conclusion : Il n’y avait pas de différence significative entre le tissu en coton et les masques jetables à deux plis. Les masques faciaux ont considérablement réduit la dispersion bactérienne au départ, mais sont devenus presque inefficaces après deux heures d’utilisation. Nous observons à partir de la présente étude que les masques chirurgicaux provoquent une réduction significative de la dispersion bactérienne. Les masques jetables « à deux plis » semblent être une option légèrement meilleure par rapport aux masques en coton à utiliser dans les complexes de salles d’opération. Les masques faciaux en coton, s’ils sont utilisés, doivent être lavés après chaque utilisation et stérilisés contrairement aux masques jetables à deux épaisseurs qui peuvent être rangés. Les deux doivent être changés après deux heures d’utilisation afin d’assurer une filtration efficace des bactéries.

Efficacité des masques FFP2, FFP3, N95

La revue JAMA (Journal of the American Medical Association) a publié en septembre 2019 un article : N95 Respirators vs Medical Masks for Preventing Influenza Among Health Care Personnel. La norme américaine N95 est équivalente à la classe FFP2. La conclusion (traduite) est la suivante : « Parmi le personnel de soins ambulatoires, les respirateurs N95 vs les masques médicaux portés par les participants à cet essai n’ont entraîné aucune différence significative dans l’incidence de la grippe confirmée en laboratoire.« . Autrement dit, les masques N95 (ou FFP2) sont efficaces quand ils sont utilisés par le personnel médical (donc, ils ne sont pas « manipulés, installés et retirés n’importe comment« ). D’autres études ont été menées sur le même sujet (utilisez la recherche par mots-clés sur le site web de JAMA).

Le virus de la grippe est très petit (100 à 150 nanomètres de diamètre), il peut donc passer à travers les masques classiques. Mais le virus est propagé par les gouttelettes émises lors de la toux ou d’un éternuement en suspension dans l’air. Les masques en tissu (propres et secs) arrêtent les gouttelettes en suspension. Ils sont donc relativement efficaces, à condition de les changer régulièrement et de les laver avant de les (ré)utiliser (si le tissu est neuf, attention aux produits d’apprêt). Les masques jetables du commerce, eux, ne sont pas réutilisables.

Tests sur l’efficacité des masques vendus dans le commerce

Site du fabricant japonais des masques Pitta

Masque en tissu Pitta PM2.5 (vendus au Japon)

Article publiés sur le site smartairfilters.com :

   

Efficacité des visières de protection placées devant le visage

Face shields for infection control : A review

Conclusion (traduite en français) : Les écrans faciaux sont des EPI (équipements de protection individuelle) qui sont couramment utilisés comme barrière de protection à des fins de contrôle des infections par de nombreux travailleurs. Il n’existe actuellement aucune norme concernant la protection du visage / des yeux contre les risques biologiques, et ce déficit doit être corrigé le plus rapidement possible. En raison de l’absence d’un bon joint facial en périphérie (ce qui permet la pénétration des aérosols), les écrans faciaux ne doivent pas être utilisés comme protection individuelle du visage / des yeux, mais plutôt comme complément à d’autres EPI (masques de protection, lunettes de protection, etc.). Étant donné le manque de données disponibles concernant l’utilisation appropriée des écrans faciaux pour la lutte contre les infections, des recherches scientifiquement solides doivent être menées sur l’utilisation de cette forme d’EPI.

En résumé : Les écrans faciaux (visières de protection) doivent être utilisés en complément des masques FFP2 habituels. Ils évitent la projection directe d’aérosols contaminés sur le visage et sur le masque.

Persistance du coronavirus

Cet article publié le 6 février 2020 dans le Journal of Hospital Infection propose une synthèse des mesures de persistance du virus (dans l’air et sur diverses surfaces) et de sa résistance à divers produits : éthanol, propanol, chlorure de benzalkonium, peroxyde d’hydrogène, hypochlorite de sodium (utilisé pour fabriquer l’eau de Javel). Il s’agit d’une synthèse de plusieurs publications antérieures sur les coronavirus.

L’article est visible ici : Persistence of coronaviruses on inanimate surfaces and its inactivation with biocidal agents

On peut le télécharger gratuitement sous forme imprimable ici : Article à télécharger

En résumé : On peut utiliser de l’alcool à 70 degrés ou de l’eau de Javel diluée pour neutraliser le virus, mais bien sûr avec certaines précautions.

 

Comment mesure-t-on la conformité aux normes ?

Tuto vidéo : Comment sont testés les masques à usage médical EN 14683 ?

 

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